Je n’ai pas énormément de souvenirs de mes cours de français au lycée (désolé karine!), mais je me souviens avoir été fasciné par le « coup de bluff » de Romain Gary, éternel poulidor du Goncourt qui a choisi de se créer un double, un pseudonyme, qui allait publier à sa place « le » livre qui allait gagner le Goncourt pour lui. Et c’est ainsi qu’Emile Ajar, mystérieux auteur sorti de nulle part, grapilla les voix lui permettant d’obtenir le prix… Quel pied de nez ! (Edit : suite à une remarque d’un de mes lecteurs, je rectifie : Gary a effectivement eu une première fois le Goncourt dans sa jeunesse, avant d’être décrié par la suite par la critique « bien pensante », d’où cette histoire d’Emile Ajar…)
Pourquoi j’étale ma science ce soir ? Parce que je le suis cerné en ce moment par les anecdotes de ce genre, les faux semblants qui me fascinent. L’histoire de Frantico dont je parle un peu plus bas, par exemple, dont on ne sait toujours pas qui est le vrai auteur (et on ne le saura jamais…)
Et puis deux trucs que j’ai vu aujourd’hui.
« Des cornichons au chocolat », un petit bouquin qui avait fait sensation il y a quelques années, rédigé par une ado inconnue, « Stéphanie » : son journal au quotidien, sa vie de pré-ado, etc… Un ptit bouquin très attendrissant. Et au détour d’un rayon, je m’aperçois aujourd’hui que le bouquin est ressorti, 24 ans plus tard, avec le nom de son vrai auteur… Philippe Labro ! Etonnant, non ? (Même si, rétrospectivement, c’est assez crédible de la part de l’auteur de « Manuella »).
Et puis le blog de François Mitterrand, dont je vous ai déjà parlé. Bon, je ne suis pas complètement naïf, je me doute que c’est pas tonton qui rédige ça depuis son paradis des vrais-faux socialistes… Mais les derniers billets, et en particulier le dernier, laissent vraiment dubitatif. Soit c’est de la pure invention bien foutue, soit c’est quelqu’un de très très très bien renseigné. Bien étrange tout ça…
Sympathique scène à la sortie d’une école maternelle de Belleville ce Weekend.. Un grand père venant chercher ses petits enfants embarqué par les forces de l’ordre parce qu’il était sans papiers… Certains parents d’élèves tentent de s’interposer, ce qui leur a valu des jets de bombes lacrymogènes, ainsi qu’au final une mise en garde à vue de la directrice de l’école (sans doute une grande délinquante).
Hier soir, je regardais, blotti dans les bras de ma chérie, Brazil, de Terry Gilliam, et je me disais que 1984 était bel et bien là, avec du retard certes, mais à nos portes, voire déjà ici, voire dans nos urnes… Ensemble, tout est possible… même les bombes lacrymo par la tronche ?
PS : je tiens quand même à signaler que la vidéo a été diffusée à l’origine (sur le site ‘La télé Libre’) par un proche du parti socialiste… Ca ne change rien au contenu, mais bon, il fallait que ça soit dit 🙂
J’adore les bagnoles, depuis que je suis tout gosse. J’ai toujours eu un lien affectif avec les voitures, les miennes bien sûr, mais les voitures en générales, les anciennes, les nouveautés… Reste d’une part de l’enfance, sans doute !
Je me suis tout particulièrement attaché à la petite Smart Roadster que j’ai possédé pendant de trop courts mois, entre Mai 2006 et Mars 2007. Presque pas un an, mais il faut dire que la voiture est particulièrement attachante ! Une personnalité bien à elle, autant de défauts que de qualités, mais à l’opposé des voitures fades que l’on voit trop souvent, en particulier il faut bien le dire chez certains constructeurs tricolores…
Il faut dire que la marque Smart en soi n’est pas banale, on a pu s’en rendre compte avec Yoan lors de la manifestation organisée par Smart en Juillet dernier, à Magny Cours. L’occasion de revenir sur l’histoire de la marque, qui est à nouveau à un tournant décisif…
A l’origine de Smart, il y a Nicolas Hayek, le boss de Swatch. Sacré bonhomme, ce mec. Inventeur et visionnaire autant qu’entrepreneur, il a une vraie vision, le « truc » qui fait que ce n’est pas un patron ordinaire. Après le magnifique coup de poker de Swatch (vendre des montres bon marché de suisse ! C’était aussi gonflé que de vendre du street-wear chez un grand couturier londonien !), il s’est penché sur l’automobile, avec le souci d’une voiture écologique, adapté à l’environnement citadin et pollué qui arrivait. Au début des années 90, c’était un discours inédit, et sans doute trop en avance.
Il a rapidement imaginé une voiture non polluante, petite, adaptée à un usage très citadin. Il a ensuite fait le tour des partenaires potentiels, car on ne s’improvise pas constructeur auto, même avec une grand expérience industrielle. Après le refus de Volkswagen puis de General Motors, il finit par monter un accord avec DaimlerChrysler, Mercedes, donc.
Là est le truc qui fait qu’on comprend pourquoi Smart en est là aujourd’hui : Mercedes se fiche bien des mini-voitures non polluantes. En revanche, les dirigeants avaient parfaitement conscience de la nécessité d’avoir dans sa gamme des voitures de petite taille, polluant peu, pour pouvoir passer les « quotas » à venir suite aux problèmes écologiques qui arrivaient. Peu importe la rentabilité de la chose finalement, Smart est la crédibilité « écolo » du groupe, qui ne commercialise par ailleurs que des grosses berlines (Mercedes, Chrysler) ou 4×4. Ca explique à la fois le détachement du groupe face à cette branche qu’ils ne comprendront jamais vraiment, et l’attachement « stratégique » qui fait que Smart demeure en vie, de manière limite artificielle, malgré les échecs successifs.
Ce côté « incompréhension » a finalement eu son bon côté : les créatifs ont eu tout liberté au début de la société. Enfin… tant qu’on ne touchait pas aux moteurs, imposés par Mercedes, et bien loin de l’idée de moteur électrique écologique de Nicolas Hayek. Ce dernier a donc rapidement claqué la porte, avant même le lancement commercial de la première pierre du « Swatch Mercedes ART » !
Les Smart ont donc dès le départ été équipées de moteurs Mercedes, de petite taille et donc peu polluants, mais « traditionnels », consommateurs de pétrole. Pour le reste, on ne peut pas nier que les créatifs n’ont pas eu la parole ! Tableau de bord pour le moins original, solutions techniques inédites (tout à l’arrière avec boite auto, carrosserie plastique avec une « cellule » en alliage..).
Age d’or probablement de la marque pour beaucoup, à la « fortwo » classique se sont rajoutés les projets les plus originaux qui soient :
Un modèle cabriolet, jamais vu sur une aussi petite puce
Le crossblade, encore plus exclusif et extrême dans son concept : l’habitacle est étanche, et pour cause !
Le roadster, incroyable petit jouet au caractère inoubliable pour tous ceux qui ont pu en conduire un
La forfour, tentative d’élargissement de la gamme tout en conservant « l’esprit » Smart
La formore, glissant sur le domaine du SUV, qui est resté à l’état de prototype
Mais il a bien fallu se rendre à l’évidence : trop chères, ces voitures ont toutes été vouées à l’échec, hormis la fortwo qui, par ses qualités de citadines, ont su séduire.
On arrive donc aujourd’hui à une gamme plus que réduite, avec la seule fortwo, qui vient d’être renouvellée : un peu plus grande, mais surtout beaucoup plus « sérieuse ». Le moteur à l’arrière est toujours là, ainsi que la propulsion, la boîte robotisée, mais tout le reste est bien moins « fun ». On vise cette fois le marché Américain…
Et Nicolas Hayek dans tout ça ? Les hasards du calendrier font qu’il fait à nouveau parler de lui au moment de la sortie de la nouvelle fortwo… Au programme : un projet de nouvelle voiture, encore une fois révolutionnaire, utilisant la technologie hybride essence/électricité, au service non pas d’un moteur… mais de 4 petits moteurs, un pour chaque roue ! Il est à la recherche à nouveau de partenaires financiers… Nouvel espoir, ou nouvelle déception ?
Vous le savez sans doute, Doc Gynéco fait partie maintenant des fervents admirateurs de Nicolas Sarkozy pour cette campagne présidentielle.
Mais saviez vous que ce grand penseur de notre temps avait sorti un livre ? Ca s’appelle « Les grands esprits se rencontrent », et ça vaut son pesant de cacahuètes. Je ne suis pas le seul a me réjouir qu’on aie abattu des centaines d’arbres pour écrire de telles fulgurances, le « Point » de cette semaine en publie les meilleures feuilles… euh… les meilleures phrases, faut pas déconner quand même :
Nicolas, vous savez, tiendra parole sur toutes ses paroles électorales, les politiques ne sont pas tous des menteurs.
Le chômage est facile à résoudre, il suffit de créer du travail.
Bien sûr, le pouvoir de l’argent nous fait assister à de grands drames humanitaires, notamment dans nos colonies où les dictateurs gardent tous les bénéfices des produits pétroliers pour se perdre dans la luxure.
Quel esprit visionnaire !
Bon, plus sérieusement, que Sarko se trimballe cette casserole n’a pas fini de m’amuser. En revanche, ce qui m’a beaucoup moins plu, c’est ce qui s’est passé le WE dernier à la télé, dans l’émission de Ruquier du samedi soir : Doc s’est bien évidemment fait atomiser par les chroniqueurs présents sur le plateau, mais il a pris tout ça de haut, de très haut même, hurlant sur tous les médias que le racisme était de retour, qu’on l’attaquait parce qu’il était noir, que l’intolérance envahissait les plateaux TV, etc etc…
Tout ça me rappelle une période des années 80, où un chroniqueur du nouvel Obs avait dit « On vit une époque dangereuse où il n’est pas possible de dire que Goldman est un con sans passer pour antisémite ». Ben c’est tout à fait ça, adapté version loque des années 2000.
Cher Doc Gynéco, je me permet donc de t’envoyer un modeste message depuis ce petit blog : ton livre est une grosse merde, et tes pensées indignes d’une pâtée pour chien. Mais certainement pas parce que tu es noir, mais bel et bien parce que ton inculture et ta crétinerie atteignent des abysses inexplorées ! Et dorénavant, merci d’en rester à la chanson, s’il te plait. Et si possible au format numérique. Pour les arbres, au moins. Merci. Pour eux.
Vous en avez sans doute entendu parler en long, en large et en travers, ya une grande opération organisée ce soir destinée à sensibiliser les gens aux problèmes écologiques actuels, sous la forme d’une extinction de l’électricité ce soir entre 19h55 et 20h.
Je vais paraître un grand râleur et un empêcheur de tourner en rond (ça ne changera pas beaucoup), mais… je ne le ferai pas ce soir. Bien sûr, l’opération est sympathique et liée à une cause qu’on ne peut pas ne pas défendre, mais décidément, l’inutilité de l’ensemble aura eu le dessus pour moi :
Ca ne changera rien du tout
A quoi bon faire ça maintenant ? La cause écologique est déjà entendue par les candidats, ils n’ont même plus que ça à la bouche, via le rentre dedans de Nicolas Hulot. Ou, plutôt, en mode un peu moins naïf : l’écologie est maintenant un passage obligé pour l’accès à la présidentielle, comme la sécurité, l’éducation, et le carressage dans le sens du poil des chasseurs, des enseignants, et des « travailleurs travailleuses ». Vous avez vu ces thèmes traités, les choses s’améliorer après les élections, vous ? Donc, à part conforter l’ambiance du « écologiquement correct » d’aujourd’hui, avec le spectacle navrant des présidentiables se mettant tous à genoux devant Hulot, ça ne changera pas grand chose.
Ca va vous faire consommer plus
Hein ? Quoi ? keskidit le monsieur ? Je vais tout couper pendant 5mn, et je vais pas faire d’économie de courant ? Eh ben non. Tous les électroniciens vous le diront, les matériels électroniques qui parsèment votre domicile consomment bien plus lors des phases de démarrage, que lorsqu’ils tournent depuis un moment. Un ordinateur en veille est certes consommateur, mais de manière très limitée et mesurée. Au démarrage, en revanche, tous les accumulateurs machin bidules doivent se recharger, les disques durs tournent à pleine capacité, l’écran est allumé, etc… Bref, vous allez largement consommer plus pendant la minute où vous allez relancer votre disjoncteur que pendant les 5 minutes d’extinction précédentes.
Pire : en éteignant brutalement votre machine, puis en la rallumant, vous allez l’user prématurément. Oh, pas de beaucoup, mais l’usure d’un circuit électronique se fait en fonction de son cycle d’extinction/rallumage, pas lorsqu’il tourne en continu. Pas très bon pour le développement durable machin tout ça…
EDF va ressortir les bonnes vieilles énergies polluantes pour l’occasion
Du sabotage ? Non, de la simple contrainte technique. Un gus en parlait à la radio ce matin : l’essentiel de l’électricité est fournie par le nucléaire, qui, malgré toutes les polémiques -justifiées ou non-, est à l’heure actuelle une des énergies les moins polluantes. Hors, les centrales nucléaires ne peuvent tenir de grosses variations de consommation. Elles fonctionnent « en continu », et sont déboussolées lorsqu’on ne les sollicite plus, ou moins, puis beaucoup 5mn après. Pour « niveller » tout ça, EDF a donc prévu, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, de faire appel à d’autres ressources plus réactives, mais aussi bien plus polluantes : charbon and co sont donc de retour pour réguler vos élans écologiques. Bouh 🙁
Ca va être marrant
Beuh, ce Gidéhault il est toujours là pour gâcher la fête, après tout ça va être fun, on va vivre dans le noir pendant 5mn, les gosses feront les fous, Mamie Germaine va paumer son dentier, les ptits jeunes fricoteront, bref, ça sera un bon souvenir, non ? Oui, bien sûr, mais est ce un bon moyen de sensibiliser les gens aux « gestes qu’il faut faire », au développement durable, à l’écologie ? Rétablir la situation, ne plus marcher sur la tête, ça n’est pas « fun », c’est même très chiant, lourd, et contraignant ! Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, au contraire, mais une vraie pédagogie sur le sujet implique qu’il faut faire comprendre qu’il est urgent de perdre des acquis, de revenir en arrière, de perdre quelques sales habitudes qui sont si agréables… Et le grand foutoir de 5mn à la bougie n’améneront pas vraiment les gens à ça…
Je ne serai pas chez moi ce soir
Bah oui, je serai au festival du Court ! Et le premier qui coupe le courant pendant la séance, je lui nique sa race 😉
Quelle descente aux enfers, en effet !
Je souhaite donc bonne chance et surtout beaucoup de courage à la nouvelle directrice du parc !
Ca mérite plus que quelques lignes, j’y reviendrais, mais vous pouvez faire un tour sur cet article, certes pro-Bayrou, mais qui montre bien le décalage entre le traitement « traditionnel » des événements par la presse classique, et celui beaucoup plus partial et direct des blogs.
Et puis tant qu’à être partial, je ne peux résister à l’envie de montrer cette photo qui donne une idée de l’ambiance dans l’assistance pendant le passage des discours politiques sur « Le Web 3 » 😉
Je copie/colle ce commentaire à l’article, qui me paraît également intéressant :
Seulement, je demeure réellement dubitatif quand à l’influence réelle de ce média aujourd’hui. Je pense que la Blogosphère constitue actuellement plutot une petite communauté d’initié (en croissance rapide certes) avec un haut degré d’éducation interessé par des sujets propres plutot qu’un véritable espace de mixité et de diversité.
Nul doute que la révolution numérique est en marche et que demain, internet sera encore plus representatif des attentes de nos concitoyens. En attendant, je suis convaincu que la blogosphère reste un espace de démocratie, de dialogue et de débat mais pas un nouveau pouvoir, meme si cela va arriver.
Il est de bon ton ces temps-ci de critiquer le Téléthon, la grand-messe traditionnelle de fin d’année de France Télévisions. Je me souviens d’un article lu la semaine dernière dans Libé (bizarrement apparemment retiré du site web du journal), qui était d’une violence rare.
En zappant d’un article à l’autre, on peut lire :
Ces remarques et critiques sont très courantes, et parfois plutôt fondées… Je vais essayer de rentrer un peu dans le détail pour vous donner mon avis personnel (avis qui est celui auquel je me réfère le plus souvent pour savoir ce que je pense !)
Reprenons point par point :
Ben moi en fait je l’aime bien cette fête de fin d’année, c’est sans doute la seule occasion qu’il reste en France où les gens sortent de chez eux, discutent, font des trucs ensemble… J’ai lu quelque part que 5 millions de français participaient de manière active au Téléthon, c’est énorme !
Tchernia avait dit à l’époque que c’était une sorte de 14 juillet en plein hiver, et c’est très vrai. Surtout dans l’ambiance actuelle du chacun chez soi. Bref, même si c’est franchouillard, ringard, j’assume : j’aime !
Je regrette quand même l’ambiance télé des premières éditions, que j’ai pu revoir dans un doc passé super tard dans la nuit de vendredi à samedi, où l’on revoyait des extraits de 1987, 88, où l’ambiance était beaucoup plus amateur, avec le train qui sillonnait la France entraînant la bonhomie de Pierre Tchernia, les challenges en vélo avec Antoine de Caunes… De grands moments de télé, qui m’ont fait aimer ce pourquoi la télévision devrait être : le direct. Eh oui, tout se perd, ma pôv dame…
Argument récurrent depuis le Tsunami de l’arnaqueur de l’ARC, Jacques Crozemarie. Je peux bien sûr me tromper, mais je crois qu’on peut raisonnablement faire confiance aux audits divers et répétés qui sont systématiquement appliqués pour ces gros organismes.
Un bémol toutefois, qui est lié à un vieux souvenir, une année où j’avais suivi le Téléthon « de l’intérieur », en tant que Caméraman, et enregistré en tant que tel. J’avais été assez choqué par le fait que tous nos repas étaient fournis « à l’oeil ». Bénévoles certes, mais engraissés par les frais de récolte du Téléthon. Bof bof… Celà dit, je crois que celà ne se fait plus (sauf à manger la plus longue saucisse de Morteau, une fois les caméras passées 😉 )
On peut difficilement dire autre chose sur le sujet, et le fait que Chirac se soit personellement impliqué en cautionnant le Téléthon contre les attaques Cathos récentes pouvaient, avec ce regard, faire rire à gorge déployée. Enfin… si ce n’était pas si triste.
C’est sûr que ce côté là est un peu dérangeant. Mais preuve que ça marche : 100 millions d’euros récoltés cette année. C’est cynique, c’est manipulateur, c’est pour la bonne cause, ça marche. Qu’en penser ?
Certains handicapés sont les plus sévères vis à vis de ce genre de manifestation, refusant en bloc cette surexposition pendant 30 heures, contre un mépris total les 364 jours restants… Le fait de montrer uniquement des enfants est d’ailleurs symptomatique : c’est bien sûr plus émouvant que de montrer des adultes dans des positions tout aussi difficiles. Doit on pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? J’espère juste que l’espoir généré par cette journée pour ces enfants ne va pas aller vers…..
C’est ce qui m’inquiète le plus, personnellement, et c’est finalement le point le plus important, plus de 70% des dons étant dédiés à la recherche. Difficile pour moi de se prononcer, étant tout sauf un généticien professionnel. Et difficile également de se fier au bourrage de crâne pratiqué pendant l’émission, sans aucun discours à charge, forcément. J’ai juste pu trouver quelques témoignages de savants sur le Net dénonçant le manque de résultats.
L’exemple le plus choquant est celui des « enfants bulles », qui avaient été mis en avant sur les Téléthon de 2000-2001, comme étant les preuves d’une éclatante réussite : ces enfants pouvaient enfin revenir à la vie. Beaucoup moins médiatisées ont été les conséquences de ce traitement, puisqu’apparemment, certains de ces enfants sont ensuite décédés d’une leucémie, après un ou deux ans. Que la piste soit bonne ou mauvaise, une chose est sûre : le chemin est encore très long vers des résultats réellements probants.
Je ne m’attarderai pas sur cette débilité enclenchée par certains courants catholiques (et pas tous, fort heureusement), demandant le boycott de la manifestation. Je crois que personne n’a été dupe et que ces abrutis intégristes se sont décrédibilisés d’eux-même. Le principal est là : le Téléthon n’a pas décliné cette année suite à ces appels ridicules.
En revanche, le principe de « préselection génétique » amène il est vrai plein de débats. Jusqu’où aller ? Et aussi….: est ce que le vrai objectif du Téléthon, c’est soigner les enfants actuellement malades, ou bien se prémunir d’autres naissances de ce type ?
Je terminerai sur un truc anecdotique mais qui m’a pas mal heurté, en tant qu’acteur du Web (et merci à Formats Ouverts pour l’info : le site du Téléthon prévoit dans son réglement… d’interdire à quiconque de pointer via un lien sur leur site, sauf autorisation expresse !
La mise en place d’un lien hypertexte vers le site telethon.fr ou vers l’un des projets associés à telethon.fr nécessite une autorisation préalable et écrite de l’AFM.
Ce mode d’auto-protection préventrice juridique qui prévaut aujourd’hui dans tous les milieux me rendra dingue….