J’ai pas mal d’envies liées au cinéma en ce moment. Revoir des classiques, découvrir de nouveaux horizons… Je papillonne et m’évade grâce aux oeuvres oubliées ou qui ont un peu trop pris la poussière, tout comme avec certains nouveaux talents qui amènent un renouveau parfois inattendu, souvent enthousiasmant.
J’étais passé complètement à côté de l’oeuvre d’Henri-Georges Clouzot, cinéaste français ayant exercé dans les années 40-60. Ces films sont souvent policiers, comme « Quai des Orfèvres », ou « Le salaire de la peur », mais toujours avec un truc en plus, une touche qu’on reconnait quand on connait un peu l’oeuvre de ce perfectionniste. Le vrai film noir à la Française, avec des acteurs toujours impeccables, un scénario prenant, que des classiques dont on ressent encore largement aujourd’hui les échos dans des oeuvres plus récentes.
Et puis il y a chez Clouzot cet espèce d’OVNI, ce film resté inachevé car trop fou, trop ambitieux, et détonant complètement avec le reste de l’oeuvre de Clouzot. « L’enfer ». Le film a été abandonné car l’ambiance et la tension sur le tournage étaient extrêmes, et le scénario sulfureux. On ne saura donc pas ce qu’aurait pu donner cette oeuvre, mais il en reste un documentaire, sorti il y a peu, et quelques images censées illustrer le rêve et le fantasme du personnage principal, images enivrantes et hypnotisantes, montrant une Romy Schneider comme jamais on ne l’avait vue, toute en sensualité et en mystère.
Absolument sans transition (et c’est ce qui fait le charme du cinéma, aussi, le fait de pouvoir papillonner entre des genres très différents), le nouveau film de Rémi Bezançon, « Un heureux événement », que j’attend avec impatience. Même si le sujet est à la limite du masochisme pour moi en ce moment, j’ai hâte de pouvoir voir ce film, enthousiasmé que j’avais été par le précédent de ce réalisateur, « Le premier jour du reste de ta vie ». Jamais je ne m’étais senti autant renversé à la sortie d’une salle, tellement ce film m’avait parlé et ému. Un souvenir marquant pour moi, que j’avais eu la chance de partager.
Je ne sais pas ce que vaut ce prochain film, mais j’espère que ce cinéaste saura tracer sa route et nous amener lui aussi, de film en film, dans l’univers qu’il saura se forger.