Il parait qu’il faut que chacun aie son mot à dire sur le débat d’hier… mais qu’en dire ?
Compter les coups portés ? Les approximations ? Désigner un vainqueur ? Pour moi, tout ceci n’a été qu’un étalage d’incompétences et de nombrilisme franco-français, et j’insiste sur ce point, des deux côtés. J’attendais d’entendre parler de politique extérieure, de monde, d’europe, de ce qui fait que notre pays va sombrer ou briller, s’ouvrir ou s’étouffer, et j’ai eu à la place des dissertations besogneuses sur le remboursement des frais dentaires et l’accès à la propriété. La France est décidément désespérante. Et j’ai vu beaucoup de choses sur le plateau d’hier soir, mais certainement pas de « présidentiable ».
Et les journalistes dans l’histoire ne valent pas mieux, ni ceux qui jouaient le rôle de potiche sur le plateau, ni les commentateurs du lendemain qui attendent tous lundi pour se mouiller…ou pas.
La réaction du jour qui me « parle » le plus est celle de Jacques Attali :
Merci aux organisateurs de ce débat entre les deux candidats au deuxième tour de l’élection présidentielle d’avoir réussi à laisser s’écouler deux heures avant d’obtenir une réponse à leur première question, portant sur les institutions. Merci plus encore à eux d’avoir accompli le tour de force de laisser se terminer ce débat sans leur poser une seule question sur la défense, sur le terrorisme, sur l’identité nationale, sur les relations avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Maghreb et tant d’autres sujets mineurs . Merci enfin à ces grands experts de la politique francaise d’avoir laissé commettre tant d’erreurs, par l’un et par l’autre, sans être capables de les relever. Grâce à eux, jamais l’image donnée par la France à elle-même ne fut plus nombriliste, locale, approximative, dérisoirement minuscule qu’hier soir.