Intégration-caviar

Rachida Dati était présentée, à juste titre je crois, comme un modèle d’intégration et « d’ascenseur républicain » : à force d’efforts et de volonté, on peut sortir de sa condition et concrétiser ses rêves. Belle image pour les jeunes qui ne voient aucune lumière au bout du couloir ! Oui, mais…

En fait d’intégration, elle est devenue en quelques mois un exemple vraiment caricatural de ce que la bourgeoisie peut donner de pire et de plus ostentatoire, et ce n’est pas le récent reportage-photo dans Paris Match, habillée en Dior, qui va changer la donne. Qu’une bûcheuse volontaire, qui a connu la réalité des galères, des fins de mois qui commencent le 2, puisse se métamorphoser en……ça !… je sais pas vous, mais moi ça me donne vraiment la gerbe… Tout ces efforts, c’était donc pour se trouver une place dans un milieu pareil ?

Et je ne parle même pas du côté dévastateur que peut avoir un tel comportement, quand en parallèle, on sait qu’elle dirige une opération de fermeture tout azimuth de tribunaux, opération sans doute justifiée, mais qui va forcément provoquer de gros dégâts collatéraux économiques pour le petit monde qui transite autour de ces tribunaux…

Le seul espoir dans tout ça, c’est que à montrer qu’on puisse changer à ce point, ça donne l’espoir qu’on puisse également changer dans l’autre sens, et que… peut être… on peut caresser l’espoir que pour certains, une ablation de balai dans le cul puisse être possible !

Cartons, cartons, cartons

Quelques souvenirs à venir de mon déménagement… sur seesmic

Journée foot !

Si on m’avait dit que je causerai de foot sur ce blog…. Ce fut pourtant mon occupation du samedi après midi, pour amener Gabriel au fin fond du Puy-de-Dôme pour le grand tournoi inter-chaispluquoi.

Dieu sait que le foot et moi, ça fait deux, et pourtant j’avoue que je me suis bien pris au jeu cet aprem. Certainement pas à cause du temps, glacial. Ni à cause du jeu en lui même, que je déteste toujours autant. Mais parce que j’ai rencontré des gens qui tout simplement croyaient fort à ce qu’ils faisaient, avec passion et simplicité. Rien que pour ça, pour entrainer leurs « petits gars », se taper deux heures de route tous les week-end, se coltiner le froid, la pluie, pour encourager les jeunes qu’ils encadrent, chapeau !


				

Hiérarchie

Je suis maintenant l’heureux propriétaire d’un téléphone… qui vaut plus cher que ma voiture !

Fort heureusement, le forfait du téléphone est moins onéreux que l’essence…(quoique…)

Je ne suis qu’une faible personne

On est enclavé ma pôv dame !

Je copie/colle ici une réponse que j’ai faite en réponse à une discussion sur Viadeo (il parait qu’en ces périodes de Grenelle de l’environnement, il faut tout recycler, dont acte 🙂 )

Ayant vécu pendant dix ans en Auvergne, je me suis longtemps posé cette question?

Comment faire pour désenclaver l’Auvergne?

Cette région est elle réellement coupée du monde?

Le TGV, pour quand? 2020…

A vous de réagir!

J’ai l’impression d’avoir de tout temps entendu cette réflexion…

Quand j’étais gosse, je l’entendais déjà ! le « désenclavement »… Je crois que j’ai appris la signification de ce mot suite à ce genre de phrase, a l’époque.

Je me souviens qu’à l’époque, l’autoroute arrivait péniblement à descendre un peu plus bas qu’Issoire… 🙂

Puis on a ouvert une autoroute digne de ce nom entre Clermont et Saint Etienne, et donc Lyon

Puis on a ouvert l’autoroute Clermont-Paris

Puis on a ouvert l’autoroute vers Montpellier

Plus récemment celle allant vers Bordeaux

Et puis on a rénové le réseau ferré entre clermont et paris, ainsi que les wagons

Sans parler de l’aéroport de Clermont, refait lui aussi récemment et bien plus moderne que d’autres que j’ai pu fréquenter

Et puis le haut débit est arrivé en Auvergne

Et puis on a ouvert plein de pépinières d’entreprises, etc…

Et encore aujourd’hui, j’entend la rituelle phrase : « il faut désenclaver l’auvergne ! »

Bien sur que tout le monde apprécierait un TGV, mais ça me parait un peu…. puéril de tout focaliser la dessus, parce que, honnêtement… je vais travailler régulièrement sur Paris, bien sûr que j’apprécierais de le faire en deux heures au lieu de trois, mais c’est pas ça qui va changer ma vie ! Je prend mon ordinateur portable, je m’installe dans les wagons plutot confortables du Téoz, avec du courant électrique pour donner à manger a mon ami numérique, et le temps passé dans le train n’est certainement pas perdu…!

J’habite vers Clermont, je bosse à l’international, Internet est mon ami 🙂 Quand je discute avec des américains, en général à part Paris ils ne connaissent aucune ville française, donc que ça soit Clermont ou autre chose… Ca me permet de balancer quelques jolies photos de la chaîne des volcans, provoquant en général un « oooh » admiratif, et je n’ai jamais ressenti comme un handicap le fait d’habiter en Auvergne…

Je ne dis pas que rien n’est à faire, mais plus ça va, plus je me dis que l’excuse du transport est un peu facile… quand une boite comme CapGemini vient s’installer sur Clermont et se met a embaucher a tour de bras, ça n’est certainement pas le coté « transport » qui la freine.. ! Je les ai vu travailler, par vidéoconférence ou extranet, ils sont de toute manière plus qu’habitués à travailler à distance puisqu’ils travaillent au quotidien avec de la main d’oeuvre située en Inde, et je ne crois pas avoir jamais entendu comme argument contre le offshore : « l’Inde est enclavée » 😉

Après, c’est sur que mon propos est typiquement clermontois et qu’un avis cantalou par exemple serait sans doute différent (je vous invite a lire le blog de Sébastien Pissavy, entrepreneur Aurillacois, qui aborde régulièrement le sujet).

Les joies de l’administration..

Une histoire qu’on m’a raconté il y a peu… Une personne avec qui je discute parfois, pas une amie, mais quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’estime et d’admiration. C’est une maman, une mère de famille, qui a travaillé, mais qui se consacre aujourd’hui à ses enfants, classique… mais aussi, moins classique, donne énormément de son temps et d’elle même pour une organisation non lucrative… Un gros gros truc, qui fonctionne sur un mode très « international ». Du coup, cette personne est amenée à énormément voyager, pour pouvoir se consacrer à cette association.

Quand cette personne a cherché à effectuer des démarches pour pour s’inscrire aux Assedics, à l’ANPE, bref à la grosse machinerie française pour revenir sur le « marché du travail » (cette expression m’a toujours fait penser au « marché aux bestiaux »… bref !), elle a très vite ressenti le malaise de ne pas « rentrer dans les cases ». Entre perplexité et incompréhension, elle s’est vu opposer :

  • déjà, que son dossier était perdu. Ou tout en bas d’une pile. Classique.
  • qu’il lui était interdit de partir plus de 7 jours de suite
  • qu’il lui était interdit de partir plus de 35 jours par an hors du territoire français

Ces limitations sont probablement faites pour éviter quelques détournements d’argent issu des Assedic, par des gens vivant en fait à l’étranger et n’étant en France que pour grapiller quelques subventions. Je ne peux pas en dire trop sur ce que fait cette personne, mais si vous le saviez, vous comprendriez à quel point cette situation est hallucinante et à quel point ce conseiller ANPE ferait mieux de se terrer très bas sous son bureau à opposer un règlement bien étroit à une personne qui se consacre et travaille pour une oeuvre d’une portée immense pour tant de gens sur la planète. Et qui n’a pour seul tort que de le faire bénévolement, et d’avoir besoin à côté d’un peu d’argent pour vivre et d’un statut lui permettant de trouver du travail.

Il a toutefois été accordé à cette personne la capacité de « savoir utiliser un traitement de textes » (là encore, c’est très ironique vu son occupation…) et on lui a généreusement accordé un bilan de compétences. Chouette.

On s’est longtemps gargarisé sur le « fossé numérique », mais plus les choses avancent, plus je ressens ce fossé comme étant bien plus global, et pas simplement limité au fait d’accéder ou pas à des technologies numériques. D’un côté un aspect « globalisation », mais au bon sens du terme, le fait d’arriver à faire sauter les frontières, et de voir le monde entier comme un terrain de jeu sur lequel on peut prendre le meilleur de chacun, où qu’il soit. Et de l’autre côté une immense étroitesse d’esprit, raccrochée à des valeurs dépassées et poussiéreuses, à des règlements et lois ubuesques, à des administrations et des dirigeants ne cherchant même pas à comprendre comment le monde évolue. Je sais que ça n’est sans doute pas limité à la France, mais j’ai franchement du mal à être français et patriotique avec des histoires comme ça.

Camé