Tout frais dispo de ce matin, le nouveau film du collectif PAFEnterprise, que je suis heureux et fier de connaître : Mago et les Anachroniques.
Un film très différent de ce qu’ils ont pu faire jusqu’ici, puisque muet et en noir et blanc ! Très inspiré de l’univers de Buster Keaton, son réalisateur, Thierry Barnaud, a réalisé un vrai petit chef d’oeuvre qui m’a mis des étoiles plein les yeux ! Plein d’humour et de poésie, et fortement conseillé !!!
Je vous en ai parlé plusieurs fois ici, j’ai participé récemment à un court métrage qui s’appelle « Un nouveau monde »
Bonne nouvelle : il est dispo sur le net ! Vous pouvez le télécharger sur le site de la super équipe qui a réalisé ça : PAFE
Autre bonne nouvelle : il a déjà récolté un prix ! Il a reçu le prix spécial du jury de la Motostra, qui se déroulait ce Weekend à Millau. Je peux juste vous garantir une chose : le prix n’est pas dû à la qualité du jeu de certains acteurs 😀
J’ai été un peu méchant lors d’un précédent article sur Richard Stallman, puisqu’il a été reçu par Ségolène Royal, candidate non officielle du PS aux prochaines élections présidentielles.
Le communiqué de presse sur le site de Ségolène Royal
C’est à ma connaissance la première fois qu’un politique Français aborde de front ces questions là, et qui plus est d’une manière aussi précise. Intéressant… J’y reviendrais
PS : premier article écrit avec le Browser Flock, qui propose des fonctionnalités très intéressantes…Pour Mac, bien sûr, là où ça se passe 😉
Je vous en parlais dans le billet précédent, Roger Waters, l’ex-bassiste de Pink Floyd est en tournée actuellement. Il a joué cette semaine en Israël, dans un des rares coins où Palestiniens et Israeliens cohabitent en harmonie.
Son séjour a été l’occasion pour l’auteur de « The Wall » de dénoncer le mur qui a été érigé récemment là bas, et d’y apposer quelques graffitis devant la presse.
We don’t need no thought control
J’ai vraiment été effaré de voir ce mur se construire, comme si l’histoire ne laissait pas de mémoire… Effrayant.
Le plus grotesque dans l’histoire a été la plainte déposée par des militants d’extrême droite pour « dégradation d’un outil antiterroriste », sur le fait que Rog aie dessiné des trucs sur le mur !
«Je n’aime pas être chez moi. A tel point que lorsque je vais chez quelqu’un et qu’il me dit : « Vous êtes ici chez vous » je rentre chez moi.»
Salut l’artiste…
J’utilise souvent la « métaphore de la grenouille » : balancez une grenouille dans de l’eau bouillante, elle bondira hors de l’eau. Mettez une grenouille dans de l’eau froide, puis faites chauffer petit à petit, elle restera à se faire gentiment bouillir.
Une métaphore à la noix donc qui m’est venu à l’esprit quand j’ai vu les récentes photos de Richard Stallman et de l’APRIL contre les DRM : pour protester contre la récente légitimation des systèmes de verrouillage des données numériques (systèmes anti copies et autre – cliquez ici pour en savoir plus), Stallman est allé toquer à la porte de Matignon, une pétition de 165 000 personnes sous la main (quand même !), pour bien entendu se faire refouler. Ou, comment, en 5mn, gâcher une cause soutenue par plus de 150 000 personnes.
« bien entendu » ? Comment pourrait il en être autrement ? Dans cette république très institutionnalisée, comment trouver, du point de vue du gouverment, une légitimité à une bande de chevelus qui font le forcing pour tenter de barrer la route à quelque chose, qui, d’un point de vue du novice, va dans le bon sens (limiter les copies d’oeuvres d’artistes) ? Je suis d’assez près les actions de l’APRIL, et je les respecte profondément, d’autant plus que le président de cette association est une bonne connaissance à moi (Benoit Sibaud est un ancien de l’ISIMA, et de la même promotion que moi) ; mais je suis persuadé qu’ils font ici fausse route, à la jouer « actions commandos » et flashmobs. Ca ne sert même pas à attirer la presse, car Stallman n’est quasiment pas connu même de la presse spécialisée, hormis le petit univers dans lequel il navigue.
Richy vs CRS Cliquez ici pour d’autres photos
Qu’on ne s’y méprenne pas, je trouve a 100% que leur cause est juste : les DRM, sous couvert d’une protection propre, risquent d’être une vraie catastrophe pour la conservation des données à long terme et leur simple utilisation. Je prendrais pour exemple un disque de Radiohead que j’ai acheté récemment sur le net (je précise bien, acheté), et que je suis dans l’incapacité de lire, tout simplement parce que les fichiers sont protégés à un format que mon ordinateur ne sait pas lire. Je n’ai aucune autre possibilité que de mettre mon « disque » à la poubelle, ou de m’équiper pour plusieurs centaines d’euros avec un matériel permettant de lire les fichiers. Les papyrus égyptiens ont traversés les millénaires, et on ne sait même pas si une donnée acquise aujourd’hui sera lisible dans les années à venir.
Revenons en à nos moutons, ou plutôt nos grenouilles : je vais sans doute choquer un certain nombre, mais je ne trouve pas que mettre en avant des geeks, des barbus en toge et sandales de Jésus (je caricature à peine) pour défendre la cause du logiciel libre en général, et de lutter contre les DRM en particulier, soit une bonne chose. Richard Stallman est un personnage fabuleux et qui a donné sa vie avec honnêteté et passion pour défendre de justes causes, mais je suis aujourd’hui persuadé qu’on n’arrivera à rien dès lors qu’on arrivera à la tranche des décideurs, des grandes entreprises, et des gouvernements en particulier.
Je suis déjà allé à une conférence de Stallman : c’était un excellent souvenir, car le personnage est bon orateur, et sa passion transparait dans ses paroles (même si son discours s’avère sacrément répétitif, mais bon c’est un peu la stratégie voulue), mais qui avait il dans la salle ? Des convaincus, d’autres geeks ou nerds prêts à se prostrer et à faire bénir leur PC Windows-free (ce qui donne en prime au mouvement un air de secte, bonjour l’image…), et des curieux venus voir quasiment un « phénomène de foire », voir de prêt à quoi ressemble un geek ultime, en attente des obligatoires piques contre Microsoft, et qui ne retireront jamais rien de la philosophie du libre, si ce n’est qu’ils pourront pomper leurs softs sans être emmerdés.
Stallman en tenue de scène, avec son disque dur 20 pouces sur la tête
Bah oui, c’est triste à dire, mais la société d’aujourd’hui à besoin de gens « propres sur eux », qui ne dérangeront pas trop au premier abord, qui se feront accepter dans les réunions, les colloques, les « états généraux » des gouvernements, et qui, par leur volonté, leur passion à eux aussi, leurs convictions, parviendront – peut-être – à changer les choses. L’eau froide pour la grenouille, qu’on fera chauffer ensuite.
J’ai souvent remarqué que j’étais bien souvent mieux écouté, compris, et respecté, lorsque je venais a des réunions de travail en étant fringué « conforme » aux standards plutôt qu’en geek que je continue à être un peu, enfin, j’espère 😉
Simulation faite par ordinateur du visage de Richard Stallman sans barbe et après s’être coupé les cheveux
Bah oui, on parle de la cause des logiciels libres, et je vous parle fringues. Superficiel ? Sans doute. Hors propos ? Peut-être. Mais le monde du libre a vraiment besoin d’une vraie reconnaissance auprès des autorités. (à suivre…).
J’essaie de ne pas trop recopier les news dans ce blog, histoire de ne pas faire doublon avec ce que vous lisez déjà partout ailleurs ; mais bon, là ça m’a quand même interpellé : Serge July, le fondateur historique de Libération, et, au risque de tomber dans des grandes phrases, « l’âme » du journal, vient d’être éjecté par son principal actionnaire, Edouard de Rothschild, qui était dans la place depuis à peine un an.
Ca me rappelle l’histoire de Steve Jobs éjecté d’Apple par Sculley en 85, ou plein d’autres histoires similaires. Au delà de l’humiliation personnelle de ce genre de choses, il y a de quoi être inquiet sur le devenir du journal, quand on voit ce qu’est en train de devenir « France Soir ». Libé est depuis mon adolescence mon journal favori, pas tant pour le ton politique, mais plutôt pour la ligne éditoriale qui m’a toujours beaucoup plus séduit que d’autre journaux plus neutres ou chiantissimes… Et puis, à l’époque, c’était le seul quotidien avec un format à peu près pratique 😉
Une cahouette ?
Triste destin que celui de la presse écrite, devenue trop dépendante de la pub et des apports financiers extérieurs… La radio, la TV, le Net donnent des coups mortels qui vont finir par transformer la presse écrite en déversoir a purin, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays européens…
MàJ : un communiqué officiel signale que le départ n’est pas encore officiellement décidé
Aaaaah le CPE…. Ca fait un moment que je réfléchis à l’idée de blogger sur le sujet… Etant à la fois plutôt de gauche par affinités, prof d’un côté donc cotoyant donc pas mal à priori la « jeunesse » dont les politiques se gargarisent, et chef d’entreprise de l’autre, tout ça m’amène des sentiments plutôt mélangés et ce n’est pas forcément simple de faire le tri dans tout ça !
Première impression : l’idée de voir la « jeunesse du pays » (dieu que je me sens vieillir, d’un coup…) descendre par centaines de milliers dans la rue pour défendre des idées ultra-conservatrices me dérange pas mal… Je sais pas, c’est sans doute un cliché, mais pour moi la jeunesse est l’époque des rêves, des illusions sans doute, mais aussi des espoirs qui font qu’un pays, qu’un peuple avance… Et avoir comme rêve ultime celui d’un boulot où l’on a toute la sécurité du monde, ça me laisse un peu sur le c… Comme ces ptits jeunes que j’ai eu en entretien d’embauche et qui te sortaient tranquilou à la question « quel projet professionnel avez vous ? – devenir fonctionnaire ! », en soit la carrière d’un fonctionnaire est tout ce qu’il y a d’honorable, mais imaginer qu’un jeune puisse avoir ce genre de projet me laisse très perplexe sur sa motivation….
(NB : je me souviens d’une interview d’étudiante à la tv assez hallucinante : « je suis contre le CPE car avec un contrat pareil on va être obligé de faire tout ce que demande le patron »…ben oui ma cocotte, c’est un peu le concept du patron !)
Un bien joli amphi
Deuxième « constat » : Faire un contrat tout spécial rien que pour les jeunes, sur des bases très polémiques, était sans doute une grosse connerie… Les gens qui me connaissent savent que je suis tout sauf pro-MEDEF (et puis d’abord, le poster d’Ernest-Antoine dans ma chambre, c’est juste parce que je le trouve très beau, na !), mais la proposition qu’ils ont fait d’adapter le CNE (qui bizarrement est passé comme une lettre à la poste, alors que tout aussi polémique…) aux jeunes plutôt que de faire un CPE me paraissait intéressante…
Troisième remarque : la France est la risée du monde entier avec ces manifestations… Déjà qu’on a l’image de ronchons professionnels, on n’a pas l’air con là…. La France est sans doute un des derniers pays d’Europe a ne pas avoir de contrats de travail adaptés à la vie professionnelle actuelle… Bon OK, on a le soutien de Sharon Stone… c’est déjà pas si mal 😀
Quatrième remarque (je vais arrêter de numéroter, ca devient un peu ridicule, non ? 🙂 : en tant que patron moi même (même si je suis surtout patron de moi même, et c’est pas une mince affaire -rires), je trouve assez troublant qu’on aie l’image du patron qui va virer quand ça l’amuse, la plupart du temps ils ont au moins l’intelligence de penser qu’il est plus facile de continuer avec quelqu’un qu’on connait et qui a appris le boulot, plutôt que de repartir à zéro avec un inconnu… Si on parlait un peu du « mérite » qui fait que si on fait ses preuves ya franchement pas de raisons objectives d’être viré… sauf raisons économiques mais dans ce cas le CPE n’apporte pas grand chose de plus, enfin de moins, ou alors les cas d’incompatibilité d’humeur, mais dans ces cas il vaut quand même mieux changer de boulot, non ?
Xième remarque : le job « à vie » n’existe plus, et depuis longtemps ! La plupart de mes amis qui ont la trentaine ont au moins changé de taf 3 ou 4 fois, et parfois dans des cadres de réorientation complète… Bonne ou mauvaise chose, j’aurai tendance a dire pour ma part que toute remise en question est bonne a prendre, mais en tout cas l’idée d’adapter le code du travail aux nouvelles réalités de l’emploi me parait plutôt une bonne idée, même si les termes restent à discuter…
X+1ième remarque : un de mes potes entrepreneurs est en train de galérer au point d’envisager de couler corps et bien parce qu’il doit trouver une solution pour financer le licenciement de son salarié, alors qu’ils sont tous les deux d’accord sur le principe du départ ! On en arrive là… Une société qui pourrait survivre en « réduisant la voilure », comme on dit, mais où la recherche de contrat ne se fait plus que pour financer un licenciement alors que la personne est d’accord pour partir… écoeurant.
X+Yème remarque : j’ai une toute petite structure, je suis à la fois le commercial, le gestionnaire (si mon expert comptable lisait ça, il rigolerait a gorge déployée 😉 ), et l’exécutif de ma structure, il y a des fois où j’aimerai embaucher, mais avec une visibilité sur mes contrats de maxi 3 mois, comment pourrais je envisager de lancer un CDI ? La solution du CDD ne me satisfait pas plus, vu que j’ai besoin d’une personne plutôt qualifiée, en qui j’ai confiance et avec qui j’ai l’habitude de bosser pour pouvoir le lancer comme ça les yeux fermés dans une formation chez un client. Bref, en résumé, je n’embauche pas, et je refuse ponctuellement quelques missions, ou je les refile a qui veut les prendre. Ca n’est certes pas bien grave, surtout à l’échelle d’une petite structure comme la mienne, mais que vaut il mieux ? Que je ne fasse rien, que je laisse passer le taf et que personne en face n’en profite, ou vaudrait il mieux que je crée de l’emploi, même si ce n’est que pour quelques mois, en faisant mon possible pour faire durer le contrat au maximum ? Si ca marche, en quelques mois j’aurai créé ce qui deviendrait un contrat a long terme, et si ça merde, au moins j’aurai essayé, et j’aurai permis a quelqu’un de bosser pendant quelques mois…
Bref, on peut résumer le tout en disant : « je suis de gauche, et je suis pour le CPE ! c’est grave docteur ? ». Où plutôt, pour une refonte sérieuse de la façon d’encadrer le boulot en France, tout en ne cédant pas, voire en en rajoutant, sur tout un tas d’aspects sociaux qui font la particularité et la qualité de notre si joli mais si horripilant pays ! 😉