J’adore les bagnoles, depuis que je suis tout gosse. J’ai toujours eu un lien affectif avec les voitures, les miennes bien sûr, mais les voitures en générales, les anciennes, les nouveautés… Reste d’une part de l’enfance, sans doute !
Je me suis tout particulièrement attaché à la petite Smart Roadster que j’ai possédé pendant de trop courts mois, entre Mai 2006 et Mars 2007. Presque pas un an, mais il faut dire que la voiture est particulièrement attachante ! Une personnalité bien à elle, autant de défauts que de qualités, mais à l’opposé des voitures fades que l’on voit trop souvent, en particulier il faut bien le dire chez certains constructeurs tricolores…
Il faut dire que la marque Smart en soi n’est pas banale, on a pu s’en rendre compte avec Yoan lors de la manifestation organisée par Smart en Juillet dernier, à Magny Cours. L’occasion de revenir sur l’histoire de la marque, qui est à nouveau à un tournant décisif…
A l’origine de Smart, il y a Nicolas Hayek, le boss de Swatch. Sacré bonhomme, ce mec. Inventeur et visionnaire autant qu’entrepreneur, il a une vraie vision, le « truc » qui fait que ce n’est pas un patron ordinaire. Après le magnifique coup de poker de Swatch (vendre des montres bon marché de suisse ! C’était aussi gonflé que de vendre du street-wear chez un grand couturier londonien !), il s’est penché sur l’automobile, avec le souci d’une voiture écologique, adapté à l’environnement citadin et pollué qui arrivait. Au début des années 90, c’était un discours inédit, et sans doute trop en avance.
Il a rapidement imaginé une voiture non polluante, petite, adaptée à un usage très citadin. Il a ensuite fait le tour des partenaires potentiels, car on ne s’improvise pas constructeur auto, même avec une grand expérience industrielle. Après le refus de Volkswagen puis de General Motors, il finit par monter un accord avec DaimlerChrysler, Mercedes, donc.
Là est le truc qui fait qu’on comprend pourquoi Smart en est là aujourd’hui : Mercedes se fiche bien des mini-voitures non polluantes. En revanche, les dirigeants avaient parfaitement conscience de la nécessité d’avoir dans sa gamme des voitures de petite taille, polluant peu, pour pouvoir passer les « quotas » à venir suite aux problèmes écologiques qui arrivaient. Peu importe la rentabilité de la chose finalement, Smart est la crédibilité « écolo » du groupe, qui ne commercialise par ailleurs que des grosses berlines (Mercedes, Chrysler) ou 4×4. Ca explique à la fois le détachement du groupe face à cette branche qu’ils ne comprendront jamais vraiment, et l’attachement « stratégique » qui fait que Smart demeure en vie, de manière limite artificielle, malgré les échecs successifs.
Ce côté « incompréhension » a finalement eu son bon côté : les créatifs ont eu tout liberté au début de la société. Enfin… tant qu’on ne touchait pas aux moteurs, imposés par Mercedes, et bien loin de l’idée de moteur électrique écologique de Nicolas Hayek. Ce dernier a donc rapidement claqué la porte, avant même le lancement commercial de la première pierre du « Swatch Mercedes ART » !
Les Smart ont donc dès le départ été équipées de moteurs Mercedes, de petite taille et donc peu polluants, mais « traditionnels », consommateurs de pétrole. Pour le reste, on ne peut pas nier que les créatifs n’ont pas eu la parole ! Tableau de bord pour le moins original, solutions techniques inédites (tout à l’arrière avec boite auto, carrosserie plastique avec une « cellule » en alliage..).
Age d’or probablement de la marque pour beaucoup, à la « fortwo » classique se sont rajoutés les projets les plus originaux qui soient :
Un modèle cabriolet, jamais vu sur une aussi petite puce
Le crossblade, encore plus exclusif et extrême dans son concept : l’habitacle est étanche, et pour cause !
Le roadster, incroyable petit jouet au caractère inoubliable pour tous ceux qui ont pu en conduire un
La forfour, tentative d’élargissement de la gamme tout en conservant « l’esprit » Smart
La formore, glissant sur le domaine du SUV, qui est resté à l’état de prototype
Mais il a bien fallu se rendre à l’évidence : trop chères, ces voitures ont toutes été vouées à l’échec, hormis la fortwo qui, par ses qualités de citadines, ont su séduire.
On arrive donc aujourd’hui à une gamme plus que réduite, avec la seule fortwo, qui vient d’être renouvellée : un peu plus grande, mais surtout beaucoup plus « sérieuse ». Le moteur à l’arrière est toujours là, ainsi que la propulsion, la boîte robotisée, mais tout le reste est bien moins « fun ». On vise cette fois le marché Américain…
Et Nicolas Hayek dans tout ça ? Les hasards du calendrier font qu’il fait à nouveau parler de lui au moment de la sortie de la nouvelle fortwo… Au programme : un projet de nouvelle voiture, encore une fois révolutionnaire, utilisant la technologie hybride essence/électricité, au service non pas d’un moteur… mais de 4 petits moteurs, un pour chaque roue ! Il est à la recherche à nouveau de partenaires financiers… Nouvel espoir, ou nouvelle déception ?
Et oui, quelles voitures 🙂
J’aurai adoré avoir un petit roadster. Qu’est-ce que j’ai pu baver devant alors
Et tu n’as pas expérimenté de rouler en smart dans les grands espaces canadiens, un excellent souvenir :o)