Il y a quelques temps, j’avais cité Steve Jobs ici-même, en hommage après son décès :
« Se souvenir que je serai mort bientôt est l’outil le plus important que je connaisse. Parce que presque tout – toutes les attentes, toute la fierté, toute les craintes d’échec – toutes ces choses disparaissent face à la mort, vous laissant seul face aux choses vraiment importantes. Se souvenir que vous serez bientôt mort est le meilleur moyen d’éviter le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre votre cœur. »
Je ne pensais pas que ces phrases me parleraient autant quelques temps plus tard…
Bon, pour rassurer mes deux lecteurs et demi, je ne suis pas à l’article de la mort… Et j’espère bien pouvoir profiter de la vie encore quelques longues années 🙂 Mais, en l’espace de 10 jours, passer un dépistage avec un risque de cancer à la clé, puis avoir une alerte cardiaque et finir en urgence chez un cardiologue, pour quelqu’un qui ne se préoccupe pas beaucoup (et sans doute pas assez) de sa santé, ça fait un peu beaucoup…
Il n’est ressorti fort heureusement de ces épisodes pas très agréables que des semonces et des alertes : nécessité absolue d’avoir un rythme de vie différent, de m’épargner un peu et de ne pas chercher à tout porter sur mes petites épaules. Moins de stress, moins de pression. Ca tombe bien, c’était ce que je cherchais à faire… A part sur le rythme de vie, sans doute un peu trop agité, avec la rentrée scolaire, les travaux que j’ai lancé chez moi, les meubles à transporter, et un peu trop de suractivité pour ne pas trop penser. Bref, j’en ai trop fait, comme souvent, je m’en sors au final fort heureusement pas trop mal, et je pense avoir retenu la leçon.
En revanche, même si ce que je vais dire est super cliché, le fait de passer par des moments, et deux fois de suite en plus, où je restais dans l’inconnu complet sur mon sort (pendant les examens et l’attente des résultats, et après être tombé dans les vapes), m’a amené une grosse prise de conscience sur une triste vérité : personne n’est éternel, et la mort peut nous attraper à tout moment… Ca a été particulièrement vrai la deuxième fois, avec tous les clichés du genre : le gros coup d’adrénaline en sentant son bras gauche se paralyser, sa vie qui passe en flashback d’un coup… Le genre de truc qu’on croit connaître, mais qu’on ne peut pas vraiment imaginer sans l’avoir vécu.
Bizarrement, une fois l’épreuve passée, on se sent, enfin ça me l’a fait pour moi, comme « soulagé » de tout un tas de poids. Comme le raconte le père Jobs, on se sent d’un coup débarrassé de plein de choses, ne restant que l’essentiel. Personnellement, ça m’a permis d’y voir beaucoup plus clair sur un certain nombre de sujets, sur ce qui comptait vraiment pour moi et ce (et ceux) à quoi je tenais dans la vie.
« Si on devait mourir demain »… je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de vivre chaque jour comme le dernier (ou sinon je me préparerais encore plus à un probable infarctus !), mais par contre ça m’a fait clairement prendre conscience de ce que je ne voulais pas louper, ce que je voulais impérativement faire, au cas où il m’arriverait quelque chose…
J’ai fait une liste de trucs… que je ne mettrais pas ici, c’est pour le coup vraiment trop personnel. Mais c’est une liste de choses auxquelles je tiens vraiment, et que je veux avoir fait quoi qu’il arrive. Inculquer certaines valeurs et passer certains messages à mes enfants. Avoir des discussions à coeur ouvert avec un certain nombre de personnes à qui je tiens. En revoir d’autres que la vie a éloigné, ou tout simplement faire la paix. Chasser de ma vie des trucs qui m’ont trop pollué (mon départ de Facebook n’est pas innocent…).
Et puis, au delà de cette liste, je me rend compte que je vois les choses clairement différemment. C’est frustrant de savoir que je me suis tellement englué dans des interrogations, alors que bien des évidences m’apparaissent aujourd’hui clairement. Mais j’ai aussi l’espoir de voir mon avenir se simplifier, devenir plus « cohérent », me rapprocher plus du vrai « moi » que j’avais beaucoup de mal à saisir.
Voilà… Ce n’est pas négatif. J’ai eu super peur. J’en ressors forcément moins solide physiquement. Mais je prend au final cet épisode comme une grosse leçon de vie.
(j’ai l’habitude d’illustrer mes textes avec des chansons, mais pour le coup je vous épargnerai le « mourir demain » d’Obispo, j’ai pitié 😉 )
Carpe Diem !
Dix mois ont passé… As-tu réussi à accomplir tes résolutions les plus importantes, pour ne pas dire toutes ?
Bon, je suis retourné sur Facebook 😉 Mais pour le reste, j’ai une vie assez différente de celle de l’été dernier, oui, sur tout un tas de plans….!