Faut-il toujours être fort, lucide, clairvoyant, courageux dans la vie ? Oui bien sûr, au sens où l’on n’a pas le droit de se laisser couler, et je suis le premier à dire ici depuis quelques posts que ma priorité est de parvenir à me tenir debout et droit, et de regarder devant… Mais parfois, ne passe t’on pas à côté de quelque chose en n’acceptant jamais ses côtés plus « faibles », humains, et d’écouter ce que notre subconscient le plus profond a à nous dire dans ces périodes où il est amené à s’exprimer plus fortement ?
Pour moi, cette question n’est finalement pas très éloignée de l’éternelle rivalité entre son coeur et son cerveau, entre le rationnel et l’intuition.. Comme d’habitude, les deux extrêmes sont dangereux : ne suivre que son intuition peut amener aux pires folies, n’être que dans la réflexion amène des oeillères et fait beaucoup tourner en rond sur une même idée..
Bizarrement, moi qui suis très cérébral et qui réfléchit beaucoup trop, je n’accorde que rarement ma préférence exclusive à la voie rationnelle et réfléchie. Avoir la parfaite maitrise intellectuelle de son sujet, pouvoir défendre et argumenter par A+B son point de vue, m’ont toujours apparu une démarche certes super utile pour pouvoir gagner en clairvoyance, mais qui pose trop de jalons et de freins.
Tout au long de ma vie, j’ai pu croiser tellement de gens, ou le faire moi même d’ailleurs, qui se retrouvaient dans des voies très étroites, parce qu’ils n’écoutaient que « la voie de la raison ». En plus, parfois, ces mêmes gens se sentaient investis de la mission d’être absolument droit, conforme à cette vision, s’obligeant à garder une sorte de masque rassurant où tout va bien, où tout est droit et clair, alors qu’au fond d’eux même bouillait une passion, une envie, un amour, un projet, mais qu’ils se sentent obligé de camoufler pour donner une image plus droite d’eux, plus conforme au « qu’en dira t’on », aux bien pensants et au regard d’autrui. C’est bien sûr normal de réfléchir et d’avoir un raisonnement argumenté. Mais quand le raisonnement devient le moteur de souffrances intérieures, de frustration, d’impression amère de laisser beaucoup trop de choses sur le bas côté de la route, est-ce vraiment la voie la meilleure ?
Ma philosophie est donc plutôt en ce moment de me construire des bases suffisamment solides, que j’aurai fondées moi-même et qui m’appartiendront durablement, pour pouvoir ensuite écouter mon coeur. Et que ma tête soit plutôt l’outil, le moteur qui me permette de pouvoir réaliser mes rêves, mes envies, de manière durable et solide, que le volant et la ligne directrice systématique.
Mes rêves et envies sont des choses que je connais au fond de moi, depuis longtemps, et que je n’ai pas envie de sacrifier sur l’autel d’une raison et d’arguments bien rationnels. Cerveaux et cogitations sont des moteurs que j’ai envie de mettre au service de ces rêves, plutôt que, comme j’ai pu le faire dans le passé, en tant qu’outils d’auto-destruction. Suivre son coeur et utiliser son cerveau pour s’en donner les moyens, moi je trouve ça plutôt raisonnable 🙂