A croire que j’alterne un texte noir et un plus léger sur un thème similaire.. Je disais dans le précédent article que l’entourage pourrait avoir un rôle bien différent vis à vis des couples à la dérive, mais je dois tout de même dire que l’entourage, les relations, les amis, me sont très utile et m’aident beaucoup pour m’enrichir, pour relativiser certaines choses, pour comprendre beaucoup sur l’humain et sur moi même.
J’ai eu l’occasion de discuter avec pas mal de monde ces derniers temps. Forcément un peu pour raconter mes petites histoires et cogitations, mais aussi et surtout pour écouter des gens, de profil et d’expérience très différents.
J’ai souvent eu tendance à tomber dans le travers du « couple cocon », dans lequel on se sent tellement bien qu’on ne cherche plus vraiment à garder de contacts avec l’extérieur. Situation confortable et rassurante… jusqu’au moment où elle peut tourner à une source d’angoisse, à se demander tout ce qu’on pu manquer en se coupant des autres. Cela donne un manque de relativité qui n’est vraiment pas facile à gérer, et qui peut amener à prendre des virages pas sain du tout.
Du coup, la possibilité que j’ai ces dernières semaines de revoir du monde est vécue comme une vraie ouverture appréciable et appréciée, même si ça me fait bien entendu réfléchir à la façon dont je devrais gérer ça dans un couple, avec un meilleur équilibre… être en couple ne devrait en rien se couper du reste du monde ! A méditer…
Dans ce qui m’est arrivé lors de ma rupture, la relation avec les autres était au coeur du truc. Ce besoin de communiquer avec les autres, d’en retirer des échanges, du retour d’expérience, s’est malheureusement mêlé d’une manière assez malsaine avec des contraintes que je me fixais au final moi même. Un peu comme si j’étais arrivé à un extrême où le fait de discuter avec quelqu’un était entaché de soupçon, de tromperie. Je ne reproche rien à personne, je suis vraiment à l’origine de ce genre de situation ambigüe là où il n’y a au départ absolument rien de répréhensible. Je ne cherchais qu’à discuter, je ne faisais d’ailleurs que discuter, et je me suis retrouvé à faire ça dans un contexte qui laissait la porte ouverte aux pires suppositions… Ou comment se construire ses propres barreaux, puis les subir..
Bref, je m’aperçois à quel point le relationnel avec les autres m’est précieux : je suis plutôt d’une nature à être bonne oreille, et j’ai un besoin constant du retour d’expérience des autres. Ca m’aide à prendre du recul, à mieux me comprendre moi même et ce que je recherche dans la vie. Chaque expérience est différente, j’essaie de ne pas juger, d’être un bon support…
J’ai du toutefois apprendre à préserver mes fondamentaux : ne pas recréer une tempête sous crâne à chaque fois qu’une discussion amène des perspectives nouvelles, ce qui était une pente glissante sur laquelle j’avais également eu tendance à glisser. J’ai compris pour cela quelque chose de super important : que l’important dans la vie, ce n’était pas de projeter de partir au Canada ou de changer de métier, mais c’était le fait de préserver de la manière la plus précieuse possible les petites choses, les petits trucs qui font que sa vie reste conforme à ses fondamentaux, à sa façon de penser. Et ça, par rapport à ce que j’ai pu vivre dans un passé récent, cela change beaucoup de choses.
Mais il n’empêche que mon cercle d’amis m’est précieux. Chacun, avec sa personnalité, apporte une petite brique sur la façon dont je parviens à me reconstruire petit à petit. Certaines conversations donnent du baume au coeur, d’autres sont vécues péniblement ou peuvent vexer et me heurter. Mais j’apprécie énormément l’accompagnement que m’apporte chacun à sa manière.
Et puis ça me renvoie à ce que je cherche fondamentalement dans une discussion. J’ai toujours eu tendance à discuter bien plus facilement avec des femmes, et il faut bien avouer que la plupart de ces interlocuteurs sont des interlocutrices. Et j’ai pris conscience du côté stressant que ça peut avoir pour la conjointe de se sentir ainsi « mis en rivalité », où l’autre ressent le besoin de se confier à une personne de l’autre sexe, avec toutes les suspicions de jeu de séduction que ça peut amener. Et je n’ai pas fait grand chose pour améliorer la situation, en entretenant ce type de relation dans une aura de mystère et de cachotteries lorsque j’étais en couple. Alors que je me rend bien compte que cette ambiguité n’était que de façade : aujourd’hui où je suis libre comme l’air, je vois bien que ces relations sont tout sauf ambiguës : je me sens proche, parfois très proche de ces personnes, on parle de choses parfois très intimes… Mais ce n’est pas du tout lié à une attirance quelconque.
J’ai pu glisser dans le travers où j’attendais trop de mon couple sur ce besoin de se confier, d’avoir une oreille attentive et neutre. Puis dans celui, opposé, où j’attendais sans doute trop de ce que pouvais m’amener « l’extérieur ». Sur le chemin plus serein et sage que j’essaie de parcourir aujourd’hui, l’équilibre est bien entendu, comme souvent, entre les deux… Encore une petite éclaircie sur l’horizon de la façon dont j’entend mener ma vie..