Chut. J’ai raison.

Dans les travers que j’ai eu à analyser sur moi-même, l’un d’entre eux est apparu de manière énorme : le réflexe de vouloir toujours, toujours, toujours…. Avoir raison.

Sans faire de la psychanalyse de comptoir, nous voilà là face à un schéma d’un classique absolu : un gros manque de confiance en soi, qui amène à se protéger très exagérément en étant sur la défensive, en cherchant à tout prix à prouver aux autres, à défaut de se prouver à soi-même, qu’on a raison, qu’on est dans le vrai, et que ce qu’on avance et soutient est la vérité vraie et unique.

Thomas d’Amsebourg, dans son génial bouquin « Cessez d’être gentil, soyez vrai ! », pose une question qui raisonne fort : « Que voulez vous ? Vous voulez être heureux dans la vie, ou vous voulez avoir raison ? ». Il propose ensuite un exercice faussement simple : se mettre en situation d’entendre quelqu’un de proche exposer un point de vue radicalement opposé à celui qu’on peut avoir…et tenter de s’imprégner pleinement, de jouir du point de vue de l’autre, plutôt que de bondir pour exposer son propre point de vue. Combien de temps tiendrez vous ? 10 minutes ? 2 minutes ? 30 secondes ?

J’étais plutôt du genre à sauter à la gorge et de répondre vertement au bout de quelques secondes. Pire, je me suis aperçu que je faisais de l’argumentaire un jeu intellectuel, un peu comme un avocat qui doit défendre un point de vue, coûte que coûte, même s’il est stupide, même si au final on n’est pas soi même d’accord avec la position défendue. Mais il faut la défendre à tout prix…. ne serait ce que pour avoir raison face à un contradicteur !

Mais ça, c’était avant

Bon et maintenant ? Ce genre de prise de conscience, ça se passe en plusieurs phases :

  • On commence par se dire « mince, c’est pourtant vrai, je veux toujours avoir raison ! »
  • On se dit ensuite « bon, je vais arrêter de chercher à avoir toujours raison, et ça va bien se passer »
  • On se rend compte aussi que c’est pas si simple, et qu’il ne s’agit pas qu’une question de volonté….
  • Arrive ensuite la phase la plus longue : comprendre ce que cache cette façade où l’on semble si sûr de soi…

C’est donc toujours le même schéma : il faut chercher au fond de soi ce qui nous amène à vouloir se mettre en avant, écraser l’autre, et ne pas respecter un point de vue tout bêtement différent du sien… C’est un long chemin, pas simple, mais qui amène à un réel enrichissement… Ca vaut le coup !

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