Vu toutes les récompenses autour du film, je ne pouvais pas passer à côté : je suis allé, avec retard, voir « The Artist » ! Un beau film, même si je n’arrive pas à être complètement enthousiaste…
C’est bien connu que prendre des risques de manières inconsidérées dans le milieu du cinéma peut vous attirer les extrêmes : soit c’est une catastrophe, soit le film devient un événement. Et c’est vrai que, sur le papier, faire le pari en 2012 d’un film en noir et blanc et (quasi) entièrement muet paraissait extrêmement périlleux…
Pourtant, il est facile après coup de relever les atouts qui faisaient que le film était calibré pour faire un carton, en particulier aux Etats-Unis : en montrant aux américains leur propre histoire, de manière respectueuse et en appuyant sur la nostalgie et la gloire d’antan, le succès critique était facilité, à défaut d’un succès public. Et puis surtout, la particularité du film devenait un atout : en supprimant les paroles, on devient international. Et une bonne partie des américains ne prennent effectivement pas le film comme un film américain.
J’avoue que l’exercice est très réussi : les acteurs ont fait un travail énorme, et Jean Dujardin est effectivement l’homme idéal pour ce genre de rôle : il maîtrise parfaitement son physique, ses talents de mime, et le fan de Tati que je suis ne peut que saluer la performance. Bérénice Béjo est également parfaite (et trop souvent oubliée lorsqu’on parle du film), et jamais, passé les 2-3 premières minutes on ne se dit qu’on a affaire à des acteurs contemporains : on est transporté dans les années 20, et l’on s’habitue de manière très surprenante au manque de dialogues (la musique, superbe, n’y est pas pour rien). Les rôles secondaires sont également réussis et attachants (le chauffeur, le patron du studio…). Une vraie réussite qui donne envie de se replonger dans les « histoires sans paroles », pour reprendre le nom d’une émission que je regardais quand j’étais petit.
Après… j’avoue avoir été victime du syndrome « le film dont on parle tellement qu’on ne peut qu’être déçu en le voyant après coup » : le scénario n’a rien d’extraordinaire et peut se résumer en quelques lignes, amenant nos deux personnages principaux à se croiser jusqu’au happy end final. Le film est drôle et émouvant, mais ne m’a pas bouleversé au point où on aurait pu s’y attendre avec un tel tapage. J’aurai toutefois une mention toute particulière pour le petit chien qui suit le personnage principal tout au long du film : il est absolument craquant, et sera sans doute le principal souvenir que je garderai du film ! La preuve en images :