J’ai participé dimanche dernier aux « primaires » du Parti Socialiste. Je ne suis pas « encarté », et je n’avais d’ailleurs pas voté PS depuis quelques temps, mais je me sentais à ma place en faisant ça..
Depuis ma majorité, j’ai toujours mis un point d’honneur à voter systématiquement. Même si j’étais dégoûté par les candidats en place, même si l’élection était mineure, j’ai toujours considéré que c’était le minimum que l’on devait à notre système démocratique de « jouer le jeu ». J’ai souvent été déçu par les politiques, j’ai parfois regretté mes choix de vote, mais je n’ai jamais regretté d’avoir voté. Le fameux 21 avril 2002, par exemple, m’avait conforté dans l’idée que « je n’avais pas participé à cette débâcle », et que j’avais joué mon « petit » rôle, bien insuffisant certes. Bref, j’ai toujours voté.
Je suis donc allé voter dimanche dernier. Je trouvais le système des primaires plutôt séduisant, lorsque je suivais les élections américaines. Je me demande si j’étais allé voter si la droite avait eu une démarche similaire, je pense que oui. J’ai mes « tendances », mais je ne suis jamais arrivé à me définir dans un camp particulier, et je me sens concerné par tous les débats, qu’ils soient de gauche ou de droite.
Je suis même allé jusqu’à suivre un meeting ! Il y a un début à tout, j’avais reçu une invitation pour aller voir Arnaud Montebourg, je ne faisais rien ce soir là, et j’y suis allé par curiosité. C’était plutôt intéressant à voir, assez « manipulateur » par moment, bien sûr, mais j’ai apprécié de pouvoir écouter un politique aller un peu plus en profondeur dans les discussions, loin des débats calibrés télévisés où seules les phrases choc ont leur place. Et puis, preuve que la démarche fonctionne, c’est finalement ce nom là que je suis allé mettre dans l’urne.
Je suis en revanche beaucoup plus perplexe sur le système du deuxième tour. J’ai trouvé assez désagréable et dégradant le jeu des alliances, des phrases qui tuent, des tensions que l’on a vécu cette semaine en suivant les deux candidats en présence. Outre le fait que j’avoue avoir beaucoup de mal à choisir entre les deux, je pense que le parti socialiste se serait sorti grandi d’un choix à l’issue des résultats du premier tour.
L’expression connue est « au premier tour on choisit, on deuxième on élimine ». Ok, mais là, justement, ce côté « élimination » n’est-il pas contradictoire avec le signal d’union que le PS dit vouloir à l’issue de ces primaires, pour aller au combat des « vraies » élections d’un seul bloc ?
Je crois donc que, pour la première fois, je vais « rester dans mon lit douillet » demain. Le scrutin n’amène de toute manière pas un grand suspense, et surtout, je n’arrive pas à me retrouver dans cette démarche. Vive la grasse mat’, donc ! Enfin, si l’on fait abstraction du fait que je me réveille à 6h grand maximum 😉