Week-end un peu curieux, partagé entre des choses à gérer assez stressantes, et une sérénité que je ressens fort en moi. Serais-je (enfin) en train de me consolider ?
Mon cher Krishnamurti décline le thème tout au long de ses chapitres (vous allez vraiment finir par me croire embrigadé dans une secte, à force de citer un Krishnamachinbidule 😉 ) : pour pouvoir profiter de la vie et la voir et l’apprécier sous son vrai jour, il faut savoir se dépouiller au préalable de ses ambitions, des images sociales qu’on s’impose, pour n’en retirer que le plus simple, le plus évident : connaître et cultiver son vrai « soi », sans artifice, pour savoir ensuite se laisser porter par la vie et jouir de ce qu’elle peut amener, en gardant en tête ses rêves et ses fondamentaux, mais en ne cherchant pas sans cesse à intervenir et à jouer une comédie de la vie, et pas la vie elle-même.
Connaître et accepter ses faiblesses ; respecter l’autre. Deux leçons pas si simples…
J’ai pas mal d’épreuves à affronter ces temps-ci. Du pas simple, du lourd, qui appuie ironiquement sur bon nombre de mes points les plus faibles. Et je me surprend moi-même à gérer tout ça d’une manière « zen », et surtout sans me sentir sur la défensive. J’ai l’impression de mieux me connaitre qu’avant, et surtout, je me rend compte que j’arrive à m’accepter, avec mes points faibles. Ce qui aurait pu m’apparaître comme un aveu de faiblesse s’avère être au final, et à ma grande surprise, une grande force. A ne pas chercher à « gagner » sans arrêt, on en arrive à suivre une voie qui, si elle n’est pas parfaite, est la sienne.
Je l’avais dit dans un précédent article : je ne veux plus chercher à obtenir à tout prix les choses, à me sentir investi d’une mission trop lourde qui au final n’entraine que panique et fuite, mais plutôt me tenir prêt, en paix avec moi-même, et laisser venir les choses.
Je m’en suis rendu compte encore récemment, lors d’un épisode où je me suis surpris à ne pas « partir en vrille », mais au contraire à rester serein, à respecter la personne en face et ne pas « trop en faire ». La tentation était bien sûr là de m’engouffrer dans la piste, d’agiter les bras dans tous les sens et d’agir à tout prix, mais j’ai enfin compris que ce n’était pas la bonne façon de faire.
Les principes les plus évidents sont souvent les plus difficiles à acquérir, et il m’aura fallu du temps pour réaliser que le respect de l’autre était le premier des principes à tenir. Que la vie n’était pas qu’un show où je tenais l’unique rôle, mais que le moment où l’on écoute l’autre, où on le laisse suivre son chemin et où on respecte sa liberté, est au moins aussi important que les moments où je pouvais ouvrir moi même la bouche. Et que le seul moyen de construire une relation de manière durable est de respecter l’autre faire les pas qu’il a envie de faire vers soi-même.
Je sais quels sont mes rêves, et ce que j’ai dans mon coeur. Mais là où j’ai pu vivre légitimement avec une impression de colère envers moi-même, de frustration de n’avoir pas su les porter correctement, d’avoir beaucoup gâché, je parviens à prendre confiance en moi, et ces leçons récentes me montrent que je suis sur la bonne voie, que je commence à ressentir le bénéfice de cette base stable, plus sereine. Je suis persuadé que la vie peut réparer les blessures si l’on veut bien la laisser faire son travail, et que les chemins suivis ne sont pas dus au hasard. Le destin fait bien les choses, si l’on veut bien se laisser guider par son coeur et par son amour, croire fort en ses fondamentaux, en sa « ligne d’horizon »…