Lettre aux fans de l’ASM par un gars qui ne connait rien au rugby

Eh ben.. y’avait des larmes hier. Beaucoup de déception, et me semble-t-il pas mal de colère.

Je ne suis pas très bien placé pour parler rugby : je ne m’y intéresse pas, je ne comprends rien aux règles du jeu, et pour tout dire je n’ai même pas regardé le match, tout comme je n’ai pas vu les précédents de cette saison, et encore moins des autres.

Et pourtant j’ai ressenti un mélange de tristesse et de mélancolie en lisant sur le net la colère des supporters d’hier.

Je ne comprends pas vraiment où va le sport, où va l’esprit sportif. Ou plutôt, si, je le comprends, puisque c’est tout sauf une surprise : comme dans les autres sports, l’élitisme absolu, les résultats avant le geste, le score avant le plaisir de jouer. Malheur aux vaincus !

Il faut donc gagner, gagner, décrocher les trophées, sous peine de descendre aux enfers. Et pourtant, quel club peut se targuer d’avoir été la même année finaliste dans les deux plus grandes compétitions de sa discipline ? On peut m’opposer qu’aucun club ne perd deux finales de suite ainsi, et on aura raison, tout comme j’ai raison de dire que décrocher deux finales à deux mois d’écart est prestigieux. Comme quoi on fait bien dire ce qu’on veut aux statistiques 🙂

Alors je suis peut être bisounours (par un glissement collectif sémantique qui m’échappe complètement, il faut dire « bisounours » dans les articles concernant l’ASM. Donc : Bisounours), mais je trouve que le club ne reflète peut être pas autant de désillusions qu’on veut bien le dire aujourd’hui. Même si les virées au nom d’une couleur c’est pas vraiment mon truc, et que le terme « d’armée » me fait frémir, il me semble que ce club a permis de faire vivre de sacrés moments de rigolades et de souvenirs de camaraderie, de fraternité entre les supporters. Et ça, c’est, me semble-t-il, largement aussi important dans une vie que de se trimballer des médailles en chocolat ou un bouclier en bois à moitié moisi.

Je ne comprends rien au rugby et j’ai sans doute tort dans mon raisonnement. Peut-être que cette fameuse malédiction des finales perdues est due au fait qu’il s’agit de mauvais joueurs qui ne gèrent pas la pression. Ou qu’un cravateux en bord de terrain n’est pas compétent. Ou que Marcel Michelin a signé un pacte avec le diable en fondant le club. Ou je ne sais quoi encore. Mais si au prix de la conquête absolue des titres, on en perd l’esprit de fraternité, de rigolade, du simple plaisir de jouer et de se retrouver entre potes, il me semble qu’on ne gagnera peut être pas au change. Ou pas. Je vous dis, j’y comprends rien.

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